En ville de Butembo, plusieurs habitants, appuyés par les mouvements citoyens et groupes de pression, ne se rangent pas encore derrière la mesure ramenant le couvre-feu aux heures vespérales à Beni et à Butembo. Ce renforcement des mesures de sécurité a été élargi aux villes de Beni, Butembo et Goma, au Nord-Kivu, au lendemain de l’explosion à la bombe ayant fait des morts et des blessés la soirée de Noel à Beni.
Ce renforcement de la sécurité est à l’actif du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Général Ndima Constat. Plus de jours après la mise en place de ces nouvelles mesures, les groupes de pression de Butembo disent haut ce qui se dit bas au sein de la population, indignée de ce renforcement des mesures « sans enjeux ». Le couvre-feu ramené à 19 heures en villes de Beni et Butembo est une mesure inappropriée, à en croire des habitants qui se sont confiés à VERANDAMUTSANGA.ORG. Pour ces habitants qui ont réagi à travers un micro-trottoir, ce n’est pas pour la première que le couvre-feu est décrété, mais la situation reste la même.
« Je pense que le couvre-feu n’a jamais été une mesure appropriée pour lutter contre l’insécurité dans le contexte de Beni et Butembo, parce que, comme vous le savez, il a déjà été instauré par le passé, mais il n’a pas apporté la solution au problème de l’insécurité », déplore, dans un micro-baladeur, Katembo Kavisi, rencontré dans la concession de l’ITAV.
Celui-ci est soutenu par la prénommée Jeannine, tenancière d’un restaurant se trouvant à Vusenzera. Elle trouve ces couvre-feux « sans enjeux ».
« Ces couvre-feux ne nous ont jamais aidés. Pourquoi doit-on continuer à les décréter lorsqu’on sait qu’ils se sont montrés inefficaces pour endiguer l’insécurité », s’exclame-t-elle.
La même observation est partagée par le prénommé Dekule, cet autre habitant de Mutsanga, qui propose, plutôt, la surveillance à base communautaire, à la manière de la Véranda Mutsanga et une police véritablement de proximité,
« On devait plus activer la police de proximité et la surveillance communautaire. Donc demander aux gens de chaque fois se surveiller mutuellement pour remonter auprès des chefs de quartiers tous les mouvements de X ou Y dans leurs ménages pour qu’à leur tour, ils puissent les remonter auprès des services de sécurité. Ou au besoin, faciliter à la communauté de remonter directement les informations », a-t-il proposé.
Le prénommé Jean-Luc, habitant de Mutsanga, abonde dans le même sens. Mais, lui, va plus loin jusqu’à plaider pour le renforcement du contrôle dans les endroits en forte concentration population.
« Il faut plutôt renforcer le contrôle au niveau des églises, des boites de nuit et des écoles et voir les agents qui sont commis à ces endroits ont des matériels qu’il faut pour détecter les armes cachés ou quelque chose de dangereux », argumente un autre habitant.
Pour rappel, la mesure du couvre-feu décrétée au Nord-Kivu depuis l’instauration de l’état de siège était encore en cours. Il allait de 21 heures à 4h59’. Il est désormais renforcé dans les villes de Beni, Butembo et Goma au regard de la situation vécue la soirée de Noel à Beni.
CellCom Véranda