Les marches organisées très récemment par les clergés de Kisangani, pui de Bunia, contre l’instabilité sécuritaire à l’Est de la RDC sont à la base des plusieurs débats dans l’opinion de la ville de Butembo. Si certaines langues saluent cette nouvelle dynamique dont font montre les leaders religieux de ces deux provinces (Tshopo et Ituri), l’Honorable Tembos Yotama se réjouit que l’appel à la mobilisation communautaire commence à produire. L’homme de Mutsanga note cependant que c’est à partir d’ici, le théatre des massacres, que pareille mobilisation devrait commencer parce que c’est leurs fidèles qui sont les premières victimes des tueries massives.
« Nous apprécions vraiment cette nouvelle dynamique et nous pensons que toute la nation doit imiter cet exemple. On devrait commencer par le grand Nord-Kivu, car c’est plus ici que le sang coulent, c’est ici que l’impact et les séquelles sont plus importants… », introduit l’honorable Tembos Yotama.
L’élu du peuple analyse que ces procession constituent une grande communication que les clergés de Kisangani et leurs homologues de Bunia adressent à la communauté locale, nationale et internationale.
« C’est ça la mobilisation communautaire que nous avons toujours prônée. C’est uneréponse aux différentes campagnes de mobilisation. Nous avons toujours dit que la solution n’est pas seulement politique et militaire mais qu’au niveau que la crise a atteint, c’est l’aspect et la dimension communautaires, qui nous manquent… », commente l’homme à la traditionnelle Jacquette de couleur verte.
L’auteur principal du macro « Rapport Yotama » documentant les massacres de Beni et Ituri précise que dans sa casquette d’élu de la région, il se bat jour et nuit aux côtés d’autres élus et en appui aux efforts d’autres initiatives pour le retour de la paix dans la région.
« Nous procédons par des actions parlementaires et extra parlementaires. Il y a même une certaine dose de l’approche diplomatique que nous mettons en œuvre. La mobilisation communautaire reste capitale pour que les efforts déjà fournis produisent des solutions durables. Voilà que la vraie mobilisation communautaire commence dans le chef des leaders religieux, peut-être que la prochaine étape, ce sera l’auto-prise en charge communautaire », ajoute-t-il.
Les leaders religieux locaux sur la touche
Plusieurs commentaires sur les réseaux sociaux vont dans le sens de l’étonnement devant la sorte de mutisme et l’inaction dans lesquels les leaders religieux locaux trempent face aux tueries massives de leurs fidèles. Pour certains, c’est étonnant que cette dynamique de mobilisation communautaire commence très loin du lieu du drame.
« Ce que les prêtres de Kisangani et ceux de Bunia ont fait, particulièrement l’Evêque de Bunia est particulier. C’est un message. Ça devait commencer ici chez nous. Peut-être que cette pression appuierait grandement les efforts fournis. Mais hélas, peut-être que ça ne dit rien aux pasteurs et prêtres d’ici… », commente un internaute.
A un autre d’ajouter : « Notre Evêque, le responsable de l’ECC aussi, et même les églises de réveil passeraient beaucoup de temps à mobiliser la communauté. On ne peut pas annoncer l’Evangile aux morts et donc, à la longue leurs églises deviendront désertes aussi s’ils ne mettent pas la main à la pâte… »
Un internaute polémique et pense que ce que l’Eglise catholique locale avait dit il y a plusieurs mois est resté lettre morte.
« L’Evêque avait appelé les chrétiens à se prendre en charge…on ne sait pas ce qui signifie se prendre en charge pour lui. Maison dirait juste une parole lancée dans la population sans actions en vue, sans mesure d’encadrement et sans mot d’ordre clair. Voilà que ses pairs ont été pragmatiques en allant dans les rues. Cela communique beaucoup et attire l’attention de l’opinion et des dirigeants, sans doute »,lance-t-il.
Des consacrés et fidèles chrétiens de Kisangani disent « non » aux massacres des civils par des groupes armés dont les rebelles d’Allied democratic forces (ADF) à Beni et Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ils l’ont exprimé à travers une marche pacifique qu’ils ont organisée lundi 28 mars dans cette ville, chef-lieu de la Tshopo.
Les prêtres, religieuses, religieux et fidèles se sont rencontrés en la cathédrale Notre Dame du Saint Rosaire pour implorer l’intervention divine en faveur de la paix dans l’Est de la RDC. Après la messe, les chrétiens manifestants sont partis de la cathédrale pour le gouvernorat de la Tshopo. Une marche ponctuée par la récitation du Saint Rosaire.
Au point de chute, Mgr François MWARABU, Vicaire général de l’Archidiocèse de Kisangani a lu le mémorandum préparé par les manifestants. Ce mémorandum a pour destinataire le Président de la République à travers les autorités provinciales, à en croire Radio Moto Butembo-Beni.
Les fidèles de l’église catholique universelle de la ville de Bunia chef-lieu de la Province de l’Ituri au nord Est de la République démocratique du Congo ont été dans la rue à travers Une longue procession de prière ce mercredi 30 mars 20222. Tout a débuté par une sainte messe célébrée à la paroisse notre dame de l’Annonciation de Nyakasanza au Centre-ville de Bunia.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG