Plus de 5 mille personnes ont déjà perdu leurs vies dans les massacres du territoire de Beni depuis que l’Etat de siège a été instauré par le Chef de l’Etat Congolais dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Cette mesure exceptionnelle qui est en vigueur depuis le 06 mai 2021 a semblé empiré la situation sécuritaire dans le territoire de Beni et environs, au Nord-Kivu, alors qu’elle était censée mettre fin à l’activisme des groupes armées et aux massacres qui ont trop duré. Devant la presse de Beni le 8 mai 2024, l’administrateur du territoire de Beni a loué l’Etat de siège que l’état, s’attirant ainsi les critiques de la part des observateurs.
Ehuta Omeonga Charles, l’administrateur militaire du territoire, a affirmé que la population la population du territoire de Beni devrait continuer de remercier Dieu pour avoir orienté le Président Félix Tshisekedi à décréter l’État de siège.
« …c’est une mesure salutaire pour la population », a-t-il laissé entendre, à en croire la Radio Télé Rwanzururu, RTR Beni.
Cette sortie médiatique est à la base d’une polémique sans précédent dès lors que la société civile de la place montre que l’Etat de Siège a failli à sa mission durant ces deux ans totalisés depuis son instauration.
« …Plusieurs groupes armés et forces négatives nationaux et internationaux ont plutôt élu domiciles dans cette partie de la RDC. L’administrateur aurait pu avoir honte de dire des choses sans tête ni queue. Et c’est regrettable », déplore un acteur de la société civile de Beni.
Depuis le mois d’avril 2022, le député national Tembos Yotama a écrit un document intitulé : « L’Etat de siège et ses paradoxes.» Déposé dans différentes institutions de la République démocratique du Congo notamment à la Présidence de la République, la Primature, aux ministères de la Défense et de la Justice ainsi que les deux chambres du Parlement, à savoir l’Assemblée Nationale et le Sénat, ce document présentait preuves à l’appui l’échec cuisant que cet Etat de siège a causé en province du Nord-Kivu.
Ce document contient des révélations accablantes sur les paradoxes de l‘Etat de siège qui a empiré la situation des paisibles citoyens, à en croire l’élu de Butembo.
Notons que déjà à sa sortie, le « Rapport Yotama », dans son deuxième volume, révélait que depuis le début de l’état de siège, plus de 4.500 personnes avaient été massacrées en territoire de Beni et dans les territoires voisins de l’Ituri. Pourtant ce bilan ne prenait que 11 mois alors qu’aujourd’hui, ça fait déjà 24 mois, ce qui ramène logiquement au double les statistiques des personnes tuées.
Rédaction