Le mois de mars, très significatif pour l’Honorable Tembos Yotama, ne pouvait pas s’achever sans que le député-combattant se prononce sur son attachement vis-à-vis de l’homme qui a versé son sang pour la cause de Beni-Lubero. Tembos Yotama révèle aujourd’hui que la documentation et le reporting autour des tueries et autres faits sociaux concernant la terre Nande et ses habitants a toujours été sa passion. Et apprendre à l’école de Vincent Machozi aura été la plus belle expérience de la vie de Tembos Yotama, l’expérience qui a transformé un homme ordinaire en un grand leader dont la légitimité est accordée au sein de la communauté, d’un homme ordinaire en un grand visionnaire. Le « Rapport Yotama » est le meilleur moyen d’immortaliser la lutte de l’icône de la résistance communautaire dans l’espace de Beni-Lubero, se félicite l’homme à la Jacquette verte.
Tembos Yotama salue la mémoire du grand homme qu’il a eu à rencontrer dans sa vie et qui restera gravée dans sa mémoire « jusqu’à la fin de sa vie ».
« Ce que je suis aujourd’hui est le fruit de plusieurs personnes. Mais mon père m’a façonné, m’a montré les chemins à suivre l’un après l’autre. Il a guidé mes premiers pas dans le leadership social et politique. Mais mon autre père, dans le leadership sur le plan de la lutte communautaire c’est Vincent Machozi », indique Tembos Yotama.
Tembos Yotama a des souvenirs le plus inoubliables des moments passés aux côtés de l’homme dont les actions sont commémorées le 20 mars de chaque année.
« Je suis disciple de Vincent Machozi depuis 2007 alors qu’il était encore en exil aux USA. J’ai été à ses côtés et il m’apprenait la lutte communautaire, les investigations et la documentation. A cette époque, j’étais le correspondant de www.benilubero.com, le média en ligne de Vincent Machozi qui faisait la fierté de toute la communauté Nande à travers le monde entier », raconte l’homme de Mutsanga.
Et le « Rapport Yotama » n’est que la continuité de la lutte…
« Avec Père Vincent Machozi, nous éditions le Martyrologe, une documentation qui enregistrait toutes les tueries et tous les assassinats des Nande dans tous les coins du monde. Le « Rapport Yotama » est le fruit d’une formation bien assimilée de la part d’un grand esprit bien que la particularité pour nous réside dans le fait que nous nous concentrons sur les tueries et assassinats dans l’espace en proie aux ADF, c’est-à-dire les victimes des massacres. Mais c’est grâce à ce que j’ai appris. J’étais d’ailleurs chargé du de la mise à jour du Mmartyrologe pour Butembo et Lubero », précise le député le plus actif de la législature actuelle.
A part la documentation, Tembos Yotama a appris à fuir la peur
« Je me rappelle très bien que si j’ai appris à maitriser un bandit, à filer un suspect, c’est grâce à mon rapprochement vis-à-vis de Vincent Machozi. Quelques jours avant son assassinat, le héros Nande m’avait soufflé quelque chose à l’oreille. Les gens ne savent pas pourquoi je suis autant engagé dans la lutte pour la cause de la population. Les gens ne savent pas pourquoi je descends dans les rues, les gens ne savent pas quelle mission le Père Vincent Machozi m’avait confiée…et ma casquette de député ne m’enlève pas cette recevabilité vis-à-vis de ma communauté et vis-à-vis de la personne qui m’a formé », confie Tembos Yotama.
Tembos Yotama est prêt à tout, même la mort pourvu que la mission lui léguée par Vincent Machozi atteigne sa fin.
« J’ai fait la prison à cause de la lutte…Des gens se moquent de moi me disant que je ne suis pas comme d’autres députés sur certains aspects, c’est aussi à cause de la forme de la lutte que mène…Des gens nous menacent matin, midi et soir pour la lutte que nous menons…Il y a un autre volet diplomatique que le Père Vincent m’avait soufflé à l’oreille. Je suis sur le point d’entamer cette approche. Le fait de déposer le « Rapport Yotama » auprès des ambassades a paru aux yeux des gens comme du bavardage. C’est pourtant quelque chose que mon maître Vincent m’avait laissé comme charge et je me sens très redevable », révèle Tembos Yotama.
Tout ce que Tembos Yotama compte faire encore, c’est construire une descendance de Vincent Machozi, une descendance forte, déterminée et engagée.
« La Véranda Mutsanga est ne pépinière. Elle va accomplir d’énormes tâches laissées par le patriarche Vincent Machozi. Nous avons donc le devoir de veiller sur cette pépinière l’arroser chaque jour, éliminer de mauvaises herbes, et là je parle des canards boiteux. Ce nettoyage est en cours et des cadres font leur entrée dans le mouvement. La lutte continue », conclue l’homme surnommé « Babu » ou « Patriarche » de la Véranda Mutsanga.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG