Trois personnes, parmi lesquelles une femme enceinte et son époux, ont été tuées, la nuit de mercredi 16 au jeudi 17 Février 2022, en cellules Vukira et Kahandehande quartier Kyaghala situé dans la commune de Vulengara, au sud-est de la ville de Butembo. Les victimes dont un taximan de l’ATAMOV, parking de Rughenda, et une femme qui attendait famille, ont été fusillées par un homme porteur d’un fusil et habillé en une tenue similaire à celle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
La troisième personne tuée, en cellule Kasesa, c’est le présumé bandit auteur de la mort de deux premières. Ce suspect a subi une justice populaire de la population du quartier Kyaghala qui l’a appréhendé. Une tuerie en masse qui s’ajoute à deux autres plus récents enregistrés dans la même commune les deux derniers mois, s’inquiète la Véranda Mutsanga.
Dans un message parvenu ce vendredi 18 février 2022 à la rédaction du site d’informations VERANDAMUTSANGA.ORG, Léonce Akilimali, deuxième personnalité du groupe de pression Véranda Mutsanga, a exprimé sa déception et celle de sa structure face à la montée de l’insécurité, à laquelle se sont ajoutés l’insalubrité et le délabrement des routes, à Butembo et ses environs depuis l’instauration de l’état de siège.
« Il y a plus d’insécurité, plus d’insalubrité, plus de délabrement de routes, plus de tension entre les civils et les autorités… c’est une déception totale», regrette ce cadre de la VM.
Selon lui, la situation vécue actuellement à Butembo contraste avec les exigences fiscales imposées aux opérateurs économiques par les autorités.
« En comparant cette situation aux exigences fiscales que ces autorités ont imposé aux commerçant, on conclu qu’on a à faire à des jouisseurs qui n’ont rien du bien être du peuple dans leur objectif, c’est ridicule », déplore-t-il.
Appliquer l’idéologie de départ
C’est dans le contexte sécuritaire comme celui vécu actuellement à travers la ville que le groupe de pression non violent dénommé Véranda Mutsanga a vu le jour, avec comme objectif principal l’auto-prise en charge dans une situation d’absence de l’Etat. Pour ce faire, en dépit des restrictions liées à l’état de siège en vigueur au Nord-Kivu et en Ituri, la Véranda Mutsanga prévient, à travers sa deuxième personnalité, qu’elle va bientôt se manifester pour une défense légitime.
« Comme la Véranda est née dans un contexte où les autorités affichaient une irresponsabilité insupportable un peu comme ce que les autorités de l’état de siège affichent aujourd’hui, nous allons bientôt nous manifester, cela pour une défense légitime, contre la léthargie de l’autorité et contre les anti valeurs insupportables que nous traversons aujourd’hui », prévient-il, avant d’ajouter que c’est une question de vie ou de mort.
Une maltraitance qui dépasse le supportable
La récente tuerie des civils à Kyaghala illustre bel et bel ce que subit la population de la ville de Butembo depuis l’instauration de l’état de siège. Les bourreaux sont souvent bien identifiés, parfois même bien connus par leurs victimes.
Dans le même quartier, des tracasseries militaires et des vols à mains armées sont souvent déplorés, alerte le président de la structure citoyenne, noyau de Bulengera. John Kameta déclare qu’il est « urgent que les services compétents agissent pour la sécurité des personnes et leurs biens afin de ne pas créer en la population une méfiance envers eux ».
Notons, qu’au lendemain de ce triple assassinat, la population du quartier Kyaghala a manifesté sa colère face à ce énième cas d’insécurité. Les habitants sont descendus dans les rues scandant des chants hostiles à l’état de siège.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG