L’Honorable Tembos Yotama est présent dans la ville de Butembo, sa base électorale depuis la fin de la session de septembre au sein de l’Assemblé Nationale. Si cette session a été marquée par son intervention au sujet des conséquences du prélèvement du RAM auprès des utilisateurs des téléphones et la présentation du « Rapport Yotama », les vacances parlementaires ont été marquées par certains faits. La Rédaction de VERANDAMUTSANGA.ORG a approché l’élu de Butembo pour lui adresser cinq questions pour comprendre ses vacances parlementaires.
Rédaction VM : Tembos Yotama, bonjour ! Qu’est-ce qui vous a marqué au cours de la session parlementaire de septembre 2021 ?
Tembos Yotama : Cette session a été très intéressante. Nous avons, comme d’habitude contribué aux activités du groupe parlementaire, le groupe dont je fais membre. Nous avons fait beaucoup de choses. Mais ce qui doit être noté en lettres d’or, c’est notre intervention sur la problématique du prélèvement RAM, demandant au Ministère des PT-NTIC de supprimer cette opération qui met en danger les habitants des zones insécurisés, en les dépouillant des moyens qui peuvent leur permettre d’alerter en cas de danger de l’ennemi. Nous avons aussi présenté notre « Rapport Yotama » sur les massacres de Beni et Irumu et, c’est cette documentation présentée en tant que parlementaire qui est restée sur les lèvres des uns et des autres.
La vulgarisation de ce rapport dans son approche diplomatique nous a amenés à comprendre que la communauté victime est totalement absente dans le lobbying parce que visiblement, aucune puissance n’est acquise à sa cause. Tout se passe sans nous. En plus d’être absents dans les instances de prise des décisions, les décideurs au niveau mondial sont très mal informés sur ce qui se passe chez nous.
Autre chose qui nous a marqué particulièrement, c’est notre rencontre entre le Président de la République et nous, députés du Nord kivu, et ceux de l’Ituri. Notre souci était de contribuer au retour de la paix dans la région. Je me rappelle que certains dépités de chez entraient dans les plénières alors que nous on les séchait parce qe nous ne voulions pas être complices des prorogations improductives. Et finalement après 3 plénières séchées, un nombre important de députés nous avaient rejoints dans notre démarche. Et finalement le Président Félix Tshisekedi nous avait reçus. Nous avons tout fait pour lui démontrer l’échec cuisinant de l’Etat de siège et ses animateurs et nous avions sollicité leur remplacement et le recadrage de l’Etat de siège en l’imposant seulement à Beni, irumu et Djugu car on ne voit pas en quoi Goma, Butembo, Kirumba et d’autres localités sont concernés par cette mesure qui est spéciale.
Nous avions aussi démontré au Président que dans sa situation actuelle, notre armée que nous aimons tant, n’était pas capable de faire face aux égorgeurs, car il faut une vraie réforme, après différentes guerres et opérations, des mixages et brassages….notre armée avait un sérieux problème. Et c’est là que nous lui avions proposé de recourir à une armée étrangère, mais pas le Rwanda et pas sous la forme des casques bleus de la MONUSCO. On a martelé sur le changement du commandement de Kinshasa à Eringeti, après le rapport accablant la commission défense et sécurité sur le détournement des soldes des militaires et des fonds alloués au front, parce qu’il s’est avéré que près de 70% restent à Kinshasa dans les poches de certains officiers.
Rédaction VM : Vous êtes parmi les députés qui sont directement venus en début des vacances, en quoi est-ce que vous étiez pressé ?
Tembos Yotama : Je n’étais pas pressé. J’avais hâte de rencontre ma base, mes électeurs et d’écouter leurs préoccupations que je dois ramener à l’Assemblée Nationale. C’est un de mes devoirs, en tant que député, représentant du peuple. J’ai rencontré les couches des populations j’ai déjà un bagage consistant que je vais ramener à l’Assemblée Nationale. J’ai même réalisé de petites interventions sociales, mais ce n’est pas du tout important de les exhiber sur les médias car on nous dit toujours qe la main droite ne doit pas connaître ce que la main gauche a donné. Mes électeurs savent ce que ‘ai fait pendant ces vacances. Je retiens que la population veut voir la paix revenir, la population n’a pas d’abord besoin des dons, mais de la paix, la sécurité. Et nous allons nous battre pour que cela soit une réalité.
Rédaction VM : Quelles sont les particularités que vous avez notées ?
Tembos Yotama : D’abord, je note que ces vacances parlementaires sont les vacances les plus difficiles qu’on n’a jamais eues. Avec les mesures comme l’Etat de siège, on a interdit les activités à caractère politique. Comment donc réaliser et bien consommer ses vacances parlementaires sans activités à caractère politique ? Nous avons donc passé notre temps aux côtés des membres de la communauté, des jeunes, etc. On s’est adapté et Die merci, on a écouté la population, on est en train de lui dire ce que nous avons fait.
Rédaction VM : Quel est l’essentiel du message que vous adressez à la communauté ?
Tembos Yotama : D’abord l’appropriation communautaire de la sécurité reste un de mes grands chevaux de bataille. Je reste convaincu que la communauté victime reste un acteur clé dans la restauration de la sécurité dans cette partie de la République. Et la population est en train de faire sa part en restant vigilante et en dénonçant les personnes et mouvements suspects à qui de droit.
Rédaction VM : Vous avez été vu très souvent auprès des membres de la Véranda Mutsanga, est-ce que c’est parce que c’est votre groupe ?
Tembos Yotama : La Véranda Mutsanga n’est pas mon groupe, c’est déjà un groupe de la communauté. La Communauté sait compter sur ce groupe pour son activité dans la sécurisation civile de la ville et des villages. Ce n’est pas parallèle aux services de l’Etat mai c’est de la collaboration. Nous avons été avec les membres de la Véranda Mutsanga pour leur rappeler les idéaux du groupe et remettre de l’ordre faire des mises au point, etc. Le plus grand objectif était de rappeler aux membres de la Véranda Mutsanga que ce groupe de pression n’est pas un groupe d’inciviques, ni des mai-mai. La population a déjà confiance au groupe de pression. Cette confiance chèrement obtenue doit être maintenue et non la laisser volatiliser par des aventuriers qui se cachent dedans.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG