C’est un joli coup de filet, cette action à mettre à l’actif des membres de la Véranda Mutsanga, siège de Kasesa, dans le quartier Rughenda en Commune de Bulengera. Vers 21 heures de ce mardi 2 février 2022, deux hommes en armes et vêtus en tenues semblables à des uniformes des FARDC ont été dépouillés d’une arme AK47 dont ils se servaient pour intimider, tracasser et dépouiller les paisibles habitants de leurs biens, argents et téléphones. Les membres de la Véranda Mutsanga ont été alertés et ont réussi à déjouer cette opération criminelle. Comme de bons citoyens, ils ont remis l’engin de la mort aux services de sécurité et cela en collaboration étroite avec les chefs de base. Ainsi, cette attitude de collaborer avec l’autorité et surtout de lui remettre l’arme à feu vient-elle montrer la vraie image la Véranda Mutsanga qui est un groupe de pression non violente, contrairement à ceux qui l’assimilent à un groupe incivique.
Il est 21h00 à Kasesa, non loin du camp militaire de Rughenda. Deux porteurs d’armes à feu débarquent et commencent à arrêter tous les passants, majoritairement des habitants de cette cellule du quartier Rughenda. Comme dans un film d’action, les passants alertent le numéro vert, mais l’intervention traîne, traîne et traîne encore.
« Nous avons été alertés par la population d’ici qui a nos contacts. Ils (les habitants) disaient que la police trainait à venir et qu’en attendant, on pouvait les aider…Puis, comme responsable du siège de la Véranda Mutsanga ici à Kasesa, j’ai mis ma machine en marche et on a réussi à dérouter cette menace », raconte le vaillant Christian, mieux connu sous le sobriquet de kilomètre.
La promptitude et la complétude de la Véranda Mutsanga ont permis de maîtriser les porteurs d’armes à feu.
« Nous avons entendu un coup de feu et c’est là que nous avons constaté que c’était réellement des bandits. Nous avons usé de la tactique et paf, nous avons ravi l’arme. Les deux bandits ont pris fuite et ils ont pris la direction du camp militaire de Rughenda. Nous ne précisions pas s’ils sont des soldats ou pas, mais il y a trop d’indicateurs… », se souvient Christian Kilomètre, le Jack Bauer de cette action.
Ce vaillant combattant vérandiste regrette cependant que les deux hommes en armes n’aient pas été neutralisés et remis aux forces de l’ordre, mais il est convaincu que s’il s’agit des militaires, ils pourraient bien être identifiés à partir du numéro du fusil.
User du bon sens, le sens civique
Comme toujours, les acteurs principaux de cette action ont usé du bon sens, bien évidemment parce qu’ils y sont formés. Ils ont fait appel aux services de sécurité pour leur remettre proprement l’engin de la mort.
« On nous a formé aux valeurs civiques. Et nous le faisons pour prouver à la face du monde et même aux autorités que nous sommes de bons citoyens. La Véranda Mutsanga n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais un groupe incivique, encore moins jamais de la vie un groupe mai-mai. Si on était des mai-mai, les héraldistes ne remettraient pas cette arme à feu qui de droit. Nous savons qu’il y a des infractions qui vont avec l’arme, par exemple la détention illégale d’armes… », fait constater Léonce Akilimali, deuxième personnalité de la Véranda Mutsanga.
La Véranda Mutsanga met en garde contre cette nouvelle résurgence de l’insécurité dans la ville de Butembo. Elle demande aux autorités d’investiguer autour de cet incident qui risque d’empiéter sur la collaboration entre les forces de sécurité et la population dès lors que les auteurs de la tracasserie de ce mercredi 2 février étaient habillés en tenues semblables à celles de l’armée.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG