Des dégâts matériels et humains importants ont été enregistrés ce lundi 31 janvier au cours d’une intervention des forces de l’ordre dans le mouvement de grève des chauffeurs des taxis dans la ville de Goma. Selon Patrick Ricky Paluku, des agents de l’ordre ont blessé, à coup de poignard, des conducteurs de taxis alors qu’ils encadraient leurs pairs afin d’éviter des dérapages dans l’implémentation de la grève, annoncée depuis la fin de la semaine derrière.
Aux premières heures de ce lundi, Patrick Ricky Paluku, coordonnateur de la Véranda Mutsanga à Goma a alerté sur les dérapages dans lesquels se sont illustrées les forces de l’ordre en l’endroit des chauffeurs des taxis.
« Nous condamnons les dégâts causés par les éléments de la police en l’endroit des chauffeurs qui encadraient les leurs pour éviter les dérapages. Nous exigeons l’arrestation immédiate de monsieur Kasongo, chauffeur de colonel Job Alisa, commandant de la police en ville de Goma. Il vient de blesser un chauffeur vers l’ULPGL », lit-on dans ses publications sur Whatsapp. A en croire le meneur du mouvement des chauffeurs de Goma, le chauffeur blessé a été conduit aux soins dans une structure sanitaire de la place pour une prise en charge.
Bilan
Cité par Radio Okapi, le commandant ville de la Police, le colonel Job Alisa, parle de quatre personnes interpellées et d’un bus impliqué dans les tentatives de barricade de la route principale qui a été saisi. Pour sa part, Véranda Mutsanga section de Goma parle plutôt de deux personnes blessées et de 7 autres interpellées par la police.
Pour rappel, c’est depuis la fin de la semaine dernière qu’un nouveau rebondissement a été noté dans le feuilleton chauffeurs de taxis et Maire de Goma. Les chauffeurs appuyés par les mouvements citoyens avaient annoncé une ville sans taxis dès ce lundi 31 janvier 2022.
Les chauffeurs expliquent que c’est le fait d’exiger 10 dollars pour chaque véhicule et cela à verser à la mairie qui constitue la goute qui fait déborder le vase. Ils expliquent par ailleurs que peindre les taxis en jaune n’est pas plus prioritaire que d’autres problèmes des populations de Goma.
Les annonces de cette grève ont pullulé sur les réseaux sociaux et confirmés par Patrick Ricky Paluku, activiste des droits de l’homme et coordonnateur de la Véranda Mutsanga dans la ville de Goma. Il est en tête de ce mouvement qui demande au Maire d’annihiler purement et simplement sa mesure, dès lors qu’elle n’est pas prioritaire.
« On mettra la peinture jaune mais ce moment n’est pas encore arrivé. Le social des congolais est déplorable…Surtout lorsque le Maire ajoute ses 10$ par bus sous motif de nouvelle d’identification et numérotation pourtant tous les bus et taxis voitures se sont déjà identifiés moyennant l’argent et cela auprès de la même institution », fulmine Patrick Ricky Paluku.
Libérer les personnes arrêtées
La Véranda Mutsanga, coordination de Goma, exige la libération de toutes les personnes arrêtées.
« Les chauffeurs et leurs aides ont été arrêtés alors qu’ils ne faisaient qu’encadrer et recadrer les leurs pour qu’il n’y ait pas d’incident pendant la série des journées sans transport en commun. Ils sensibilisaient dans la non violence pour le respect du mot d’ordre afin que soit entendus leurs revendications. Si le maire de la ville et colonel Job joue au forcing pour se taper de l’argent avec ses complices au sein de l’ACCO, la Véranda Mutsanga se réserve le droit de transformer la grève en manifestations populaires pour la cause », prévient Patrick Ricky Paluku, annonçant que les manifestations se poursuivront mardi 1er février jusqu’à obtenir gain de cause.