Véranda Mutsanga

Groupe de pression non violente

Génocide contre les Nande : Le Rapport Yotama peut aider à reconnaitre ce crime, selon les Honorables Tembos et Mbenze Yotama

Byverandam

Dec 14, 2021
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Le 9 décembre de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime. Cette année 2021, la nation congolaise et particulièrement le peuple Nande a passé ladite journée au moment où le Rapport Yotama défraye la chronique vu la diffusion massive et la campagne de vulgarisation organisées autour de ce document produit par une équipe robuste chapeautée par les honorables Tembos et Mbenze Yotama.

Ya-t-il un lien entre ce document et une possible reconnaissance du crime de génocide contre les peuples victimes des massacres de Beni ? Qu’est-ce que ce rapport peut apporter dans la démarche visant à démontrer qu’il y a véritablement un plan génocidaire à l’Est de la RDC, particulièrement dans le grand Nord-Kivu ? Les deux auteurs de ce rapport ont répondu aux questions de la Rédaction Centrale de VERANDAMUTSANGA.ORG.

De prime abord, l’honorable Tembos Yotama dit s’étonner de mauvaises langues qui critiquent le Macro Rapport Yotama.

« Toute œuvre humaine est sujette des critiques. Et le Rapport Yotama est une œuvre critiquable. Mais nous l’avons réalisée avec nos moyens de bord et donc sans appui. Que ceux qui peuvent faire mieux fassent mieux…Notre rapport est là et désormais, nous avons un document de référence, le Rapport Yotama », introduit-t-il.

A la question de savoir si les structures impliquées dans les enquêtes de haut niveau peuvent s’appuyer sur le rapport Yotama pour affiner leurs investigations, l’élu de Butembo précise que des organisations d’envergure internationale sont déjà à pied d’œuvre pour actualiser le rapport et éventuellement entreprendre des actions judiciaires.

Au sujet de la possible reconnaissance d’un génocide contre les Nande et d’autres peuples de l’Est, L’honorable Tembos Yotama éclaire que l’opinion doit savoir que la déclaration d’un génocide c’est un processus.

« Le souci du Rapport Mapping, c’est que la question soit mise sur table,  qu’on commence à en parler dans les instances de prise des décisions en vue de sortir du silence, étant donné que cette question est longtemps restée dans  les oubliettes…On doit sortir du silence et commencer à parler de Beni et Irumu. Nous savons que le terme génocide est sensible. Et partout dans les ambassades, lors de notre campagne de vulgarisation, le Rapport Yotama a beaucoup attiré la curiosité de nos interlocuteurs. Et là, il y a un objectif qui est en train d’être atteint, celui d’attirer la curiosité et susciter le débat sur le génocide Nande, pousser les institutions internationales à diligenter des enquêtes pour confirmer ou infirmer la thèse de génocide », explique l’un des auteurs du Rapport Yotama.

Pour sa part, l’honorable Mbenze Yotama donne une analyse sur base de son statut de juriste de formation.

« En fait, le génocide fait référence à la notion de l’intention d’extermination d’un groupe des gens. Dans le cas sous examen, nous pensons que les conditions sont réunies à Beni et Irumu pour parler du génocide. De par le nombre des Nande deja tombés dans ce plan  d’extermination, ça prouve que les Nande restent la cible des tueurs. 95% de victimes sont des Nandes, 95% des de plus 7000 identifiées sont de Nandes », argumente l’honorable Mbenze Yotama, surnommé « Mutetezi wa haki za binadamu hadi kaburini » (défenseur des droits de l’homme jusque dans la tombe ».

En tant que juriste, l’honorable Mbenze Yotama se base sur les preuves et témoignages.

«…des témoignages des rescapés, on retient que les Nande sont les cibles et les rescapés témoignent que les auteurs des violences déclarent toujours que leur intention d’en finir avec les Nandes », ajoute-t-il.

Cet élu originaire de Furu, dans la partie nord de la ville de Butemb mais élu dans tous les coins de la ville ajoute que sur base de l’article 6 de la charte de Rome, les conditions sont réunies pour parler du génocide Nande.

«…Et donc nous devons nous battre pour que le génocide Nande soit reconnu car cela vaudra une protection de cette communauté sur le plan international », ajoute-t-il.

Une actualisation du rapport est nécessaire

L’honorable Tembos Yotama a appelé les différentes bonnes volontés à contribuer en vue de la mise à jour du rapport.

« Lors de la réalisation du Rapport Yotama sur les massacres de Beni-Irumu, plusieurs éléments nous avaient échappé et on avait arrêté au 23 septembre 2021. Dans cette actualisation, le territoire de Mambasa est aussi plus concerné », sensibilise-t-il.

L’honorable Tembos Yotama précise que pour appuyer le Rapport Yotama, les éléments suivants sont à communiquer :

  1. Date et lieu des massacres et/ou assassinats ciblés,
  2. Identité des personnes massacrées (nom complets)
  3. Age et sexe (au besoin)
  4. Profession des victimes
  5. Adresse de la victime (personne tuée)
  6. Photos de la victime de son vivant (si possible)
  7. Nombre des maisons incendiées par incursion
  8. Nombre des véhicules et motos incendiés.

Notons que la vulgarisation du Rapport Yotama se porte bien. Les prochaines étapes consisteront dans la conduite des plaidoyers proprement dits auprès des instances de prise des décisions de tous les niveaux afin que la question des massacres de Beni et Irumu soit une actualité et trouve des solutions idoinses, à en croire l’honorable Tembos Yotama, le Combattant du peuple.

CellCom Véranda Mutsanga

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