En réalité, quelle est la valeur ajoutée du « Rapport Yotama » et des actions mises en œuvre en cascade pour sa vulgarisation ? Qu’est-ce que ce projet va changer dans la lutte contre les massacres dans le territoire de Beni et dans l’Irumu? Voilà deux grandes interrogations, parmi tant d’autres qui se prononcent sur les lèvres de plusieurs personnes, après une vaste campagne de diffusion et vulgarisation de la grande œuvre d’esprit produite sur les massacres de Beni. Les différentes cibles, à savoir les instances de prise des décisions de niveau national et international, ont été atteintes. Et la croisade continue jusqu’à ce que le rapport touche toutes les couches. La Véranda Mutsanga, un groupe de pression non violente de Butembo et environs salue la démarche et surtout la manière dont les cibles-clés ont été sélectionnées.
Depuis le début octobre 2021, l’Honorable Tembos Yotama, élu de Butembo, a présenté pour la première fois le «Rapport Yotama» documentant l’ensemble des massacres de Beni sur plus de 800 pages. La série de présentations avait été ouverte devant la représentation nationale. Puis, une tournée auprès de plusieurs cibles prioritaires a été amorcée.

Léonce AKILIMALI, membre influent de la Véranda Mutsanga, et faisant partie de l’équipe qui a travaillé sur le projet, explique que ce n’est pas seulement la Véranda qui soutient le Rapport Yotama, mais que c’est une œuvre réalisée pour la cause de toute la population.
« C’est une œuvre de la population et produite pour les intérêts de la population. Il est vrai que la Véranda est parmi les structures qui soutiennent fermement cette initiative car convaincue qu’elle fournira de la lumière à qui veut comprendre la nébuleuse guerre de Beni. La population toute entière doit s’approprier ce rapport car c’est un outil de diplomatie et de plaidoyer », explique-t-il.

Le choix des cibles auprès desquelles le Rapport Yotama a été vulgarisé est bien fondé. Il s’agit des structures et parties prenantes dans la solution à ce qui se passe à Beni.
« C’est à l’issu d’un long travail que ces cibles prioritaires ont été retenues. En effet, il s’agit d’un plaidoyer et d’une approche diplomatique. Des gens qui ne veulent pas voir la dimension diplomatique devraient ouvrir les yeux pour regarder plus loin que leur nez. C’est de la diplomatie que les deux Yotama, à savoir Mbenze et Tembos, sont en train de faire. Il y a des résultats à court terme et ceux à long termes qui seront atteints », soutient Mapendo Mutoyo Jean, un autre grand leader de la Véranda Mutsanga, également associé au travail du Rapport Yotama.
Une cible importante, pertinente et nombreuse
Jusqu’en début décembre 2021, le « Rapport Yotama » venait d’être présenté auprès de d’une soixantaine de cibles. Il s’agit entre autres de l’Ambassade de la Belgique en RDC, la Conférence Episcopale Nationale du Congo, le Nonce Apostolique, la Présidence de la République, la Primature, la Bibliothèque Nationale de Kinshasa, le Ministre de la Justice et garde des sceaux, Monsieur Martin Fayulu, le Cardinal Fridolin Ambongo, l’OSISA, le Ministère de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, Human Rights Watch, Mbusa Nyamwisi, le Ministre de la défense, le Président du Senat, l’Assemblée Nationale, le Kyaghanda Yira/Kinshasa, le Ministre de l’Industrie, Son Excellence Julien KAHONGYA, la Représentante des Nations Unies en RDC, l’Ambassade du Canada, le bureau de l’ECC au niveau nationale, le Pasteur Milenge, la SADEC, l’Ambassade de Russie en RDC, l’Ambassade Chine en RDC, l’Ambassade de l’Afrique du Sud en RDC, le Bureau de la CPI, l’Ambassade du Rwanda en RDC, la Communauté musulmane en RDC, Madame Filya Tshipasa de la COFEDEC, le Conseil Economique et Social, l’Ambassade Grande Bretagne en RDC, l’Ambassade de la France en RDC, l’Ambassade des USA en RDC, l’Ambassade de l’Allemagne en RDC, les Honorables Jean-Baptiste Kasekwa, Kanefu, Baumawa, Kalwahali, Madame Précieuse Kisoni, le General Katsuva, l’Ambassade de la Suisse en RDC, l’Union Européenne, Son Excellence Kathy Furaha, Ministre de la Culture, l’Ambassade de l’Ouganda, Monsieur Jonas Kasimba, Monsieur Moise Katumbi, le Kyaghanda Yira Maniema, l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Kabund a Kabund, l’Honorable Questeur de l’Assemblée Nationale, l’honorable Président du Caucus des députés élus du Nord-Kivu, Son Excellence Muhindo Nzangi, Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Radio France Internationale, l’Evêque du diocèse de Butembo-Beni, Monseigneur Sikuli Melchisédech, la Direction de la RTNC, Madame Julienne Lusenge, membre du Panel d’Experts accompagnant le Président Felix Tshisekedi dans son mandat à la Présidenc e de l’Union Africaine, le Mouvement des Indignés, le BCNUDH et tant d’autres acteurs-clés dans la recherche de la solution à la situation de Beni.


Pour l’Honorable Tembos Yotama, cette vaste campagne de vulgarisation et diffusion du Rapport Yotama aura un impact et contribuera à la compréhension de l’insécurité qui a trop perduré à Beni et Irumu.
D’où la nécessité pour l’élu de Butembo de saluer, par ailleurs, l’appropriation de ce rapport par certains élus de la région
« Plusieurs élus et originaires du Nord-Kivu mais aussi d’autres notables ont exprimé une appropriation de ce rapport. On ne peut savoir les citer nommément, mais parmi eux, il faut retenir des noms comme l’Honorable Baitsura Shadrac, un de grands notables du Secteur de Ruwenzori, l’Honorable Kalwahali, élu du territoire de Lubero, l’Evangéliste John Mupondi Celui-ci nous avait marqué en nous recevant dans son église et en nous offrant l’espace de nous exprimer et d’expliquer tout sur le rapport auprès de ses fidèles. Il y a aussi l’Honorable Baumawa Muhoindo, qui s’est montré marqué de manière spéciale par le travail abattu, mais aussi ce qui est encore à faire », explique l’Honorable Tembos Yotama qui précise que l’organisation Human Right Watch qui compte beaucoup sur le contenu du document.








Par ailleurs, dans sa casquette de juriste de formation, l’honorable Mbenze Yotama voit en ce rapport un point de départ de la réclamation de la justice pour les victimes et survivants des massacres de Beni.
CellCom Véranda Mutsanga