C’est à travers Patrick Ricky Paluku, Coordonnateur de la Véranda Mutsanga, que cette alerte est donnée. C’est après que des investigations de ce groupe de pression non violente le plus actif en RDC ont révélé que depuis que la guerre a repris entre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et les FARDC, la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu est devenue sur-infiltrée. La Véranda Mutsanga déplore que malgré toutes ces sonnettes d’alarme, aucune disposition n’est prise par les autorités, ce qui expose davantage la population à la montée de la criminalité.
« C’est pour cela que nous appelons la population à redoubler d’efforts. Nous avons reçu des alertes de la part de la communauté. Nous sommes en train de conseiller la vigilance et certaines autres astuces pratiques. Moi j’ai personnellement été alerté par une trentaine de personnes qui ont fait le même constat que nous, Véranda Mutsanga Goma », lance Patrick Ricky Paluku, activiste des droits de l’homme.
Les infiltrés sont bel et bien des sujets rwandais qui sont présents en surnombre notamment en se camouflant au sein des conducteurs des taxis motos.
« On a constaté que de nouveaux taximen sont en surnombre dans la ville, surtout ceux qui ne connaissent pas les différentes destinations. Imaginez un taximan qui ne connaît pas BDGL, Camp Katindo et plusieurs autres endroits les plus connus de la ville. Ils sont en train d’avoir du mal à facturer leurs courses et c’est facile pour les clients de faire le constat que ce n’est pas des taximen mais des infiltrés… », fait remarquer Patrick Ricky Paluku.
Astuces de vigilance
Pour être pratique, Patrick Ricky Paluku formule des conseils en l’endroit des membres de la communauté de Goma. Il s’agit de conduire le suspect jusqu’au poste de police afin que les services de sécurité se chargent des personnes de cette catégorie.
« Si un taximan semble tergiverser lorsque vous lui demandez de vous prendre, alors commencez à observer ses mouvements et faites en sorte qu’il vous amène jusqu’au niveau de la police et présentez-le à la police. Là, vous aurez contribué à la lutte contre cette infiltration », conseille Patrick Ricky Paluku.
Toutefois, certains bémols ont été enregistrés dans cette démarche. Patrick Ricky Paluku alerte aussi sur le fait que des services de sécurité prennent cette problématique avec légèreté.
« Ils nous ont toujours demandé de collaborer et de dénoncer les cas et mouvements suspects et c’est ce que nous faisons chaque jour. Mais les mêmes autorités commencent à décourager. Une dame témoigne avoir fait ce que nous lui avons donné comme indication, mais à sa grande surprise, la police a relâché le suspect et lui a proposé une somme pour taire le dossier. Nous sommes en train de documenter tout cela et bientôt, nous allons citer les autorités policières et autres qui barrent à route à notre lutte contre cette infiltration… », fulmine le fils aimé de la population de Goma.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG