Le Rapport Yotama, pour l’instant en deux volumes, chacun de milliers de pages nourries des renseignements et preuves est jusqu’ici la seule documentation écrite sur les massacres de Beni et environs. Vouloir ou pas, toute initiative visant à investiguer sur ces faits devra, toute recherche scientifique qui se veut sérieuse devra s’appuyer sur cette revue importante de la littérature.
Si Tembos Yotama n’avait pas écrit le “Rapport Yotama”, on n’aurait aucune trace de ces massacres et de ce fait, on en saurait rien jusqu’à jamais. L’avoir produit fait de Tembos Yotama un guerrier et un pionnier de la lutte visant à faire payer les auteurs pour leurs actes. La documentation de ces événements macabres n’est pas chose facile. Les initiés savent évaluer la fortune que Tembos Yotama a dédiée à ce travail de fond, reconnu non par les différentes ambassades et missions diplomatiques présentes en RDC. L’ambassadeur de la Russie ne s’était-il pas, par exemple, engagé de mobiliser son pays pour venir à bout de cette souffrance infernale imposée à de milliers de congolais de l’Est de la RDC?
Si Tembos Tembos Yotama n’avait pas écrit le “Rapport Yotama”, le parlement lui-même se baserait sur quelles preuves, sur quels écrits pour soutenir toute action relative aux massacres de Beni?
Est-ce que c’est gratuit le fait que le Président de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso Kodia, avait annoncé que l’honorable “Tembos Yotama”, dans sa casquette d’auteur du Rapport Yotama fera parti de la délégation parlementaire qui effectuera une mission en Belgique pour un plaidoyer de haut niveau? Évidemment que la teneur de cette documentation, fruit de longue haleine, attire l’attention de ma représentation nationale.
Et si Tembos Yotama n’écrivait pas le “Rapport Yotama”, comment sautait-on combien de personnes ont péri dans ce génocide silencieux?
Le troisième volume du “Rapport Yotama” en cours d’élaboration est aujourd’hui à autour de 20 mille personnes sauvagement tuées par des ADF dans l’espace de Beni-Lubero et environs. Peut-on parler de génocide sans évoquer des notions de chiffres ? Tembos Yotama l’a fait, d’ailleurs en citant nommément les victimes et en les géolocalisant. Une bonne base pour des actions judiciaires et sociales bien ciblées surtout que le troisième volume place les jalons sur l’identité des auteurs de ces tueries massives et sur les liens entre l’activisme de l’ADF en territoire de Béni et celui du M23 dans le petit Nord-Kivu.
Si Tembos Yotama n’avait pas écrit le “Rapport Yotama”, le Président de la République n’aurait peut-être pas suffisamment de bases écrites pour appuyer sa diplomatie qui aujourd’hui fait bouger les lignes dans les instances de prise des décisions et les lieux de fabrique de l’opinion. Toutes les institutions de la République et services de sécurité clés ont les copiés en dur de cette véritable mine d’informations.
Tembos Yotama a besoin de soutien de toute la population pour continuer cette oeuvre qui doit aboutir, dans sa conception, à des actions concrètes dans le sens de la justice transitionnelle, voire la cour pénale internationale.