L’adresse à la Nation que le Président de la République a faite la soirée de jeudi 3 novembre sur l’état sécuritaire du pays est différemment interprétée au sein de l’opinion congolaise. Certains voulaient l’entendre dire clairement que le pays entre en guerre contre le Rwanda. D’autres voulaient l’entendre dire qu’il va installer son quartier général au Nord-Kivu. D’autres encore attendaient de lui d’autres mesures plus drastiques comme l’expulsion, du sol congolais, de tous les sujets rwandais. Mais dans le fond, il n’a pas voulu le dire de manière très crue.

Tshisekedi a dit des choses qui devraient retenir l’attention de la communauté. En appelant les jeunes à se constituer en groupes de vigilance, Tshisekedi rejoint les stratégies de la Véranda Mutsanga et qui ont déjà produit des résultats palpables. Felix Tshisekedi a enfin dit les choses que la population du Nord-Kivu, particulièrement celle qui est victime des affres de la guerre, a attendues depuis longtemps. Le Président a reconnu que l’approche diplomatique a montré ses limites et que c’est le temps d’y aller avec l’approche militaire.

Plusieurs voix s’étaient levées pour mettre en place des mécanismes facilitant l’auto-prise en charge sécuritaire. Mais cette requête a toujours fait face à une résistance. Malgré cette résistance, la Véranda Mutsanga mettait en œuvre son approche et cela depuis 2012.

Ce que le Président de la République a dit ne fait que rejoindre la vision de la Véranda Mutsanga. En effet, la véranda Mutsanga qui est un état d’esprit selon lequel il faut se prendre en charge à tous les niveaux. Le groupe de pression a vu le jour en 2012 dans un contexte où l’Etat Congolais affichait un état d’abandon des citoyens, un état de démission par rapport à ses missions régaliennes de « la protection des personnes et de leurs biens ».

Les initiateurs de la Véranda Mutsanga avaient déjà constaté la démission de l’Etat face à ses missions traditionnelles dont la sécurité des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national, sans discrimination aucune et sans distinction de religion, du rang social, du niveau d’étude, de la catégorie socioprofessionnelle….

La Véranda Mutsanga avait aussi constaté qu’avec l’avènement de différentes guerres dites de libération depuis les années 1996, la situation sécuritaire s’était empirée davantage suite à la prolifération des différents groupes armés nationaux comme étrangers, particulièrement à l’Est de la RDC : des maimai, des FDLR, des NYATURA, des ADF NALU, des LRA,….

C’est ainsi que devant cette situation d’abandon dans laquelle avaient trempé les autorités congolaises et pour éviter le naufrage total, les pauvres citoyens ont commencé progressivement  à replier sur eux – mêmes s’imaginant des nouvelles stratégies afin de s’organiser en petits groupes pour tenter tant soit peu de se prendre en charge dans tous les domaines de la vie, et particulièrement sur le plan de sécurité et de développement.

La Véranda Mutsanga continue d’appeler la communauté à doubler de la vigilance dès lors que cela est désormais avalisé par le Président de la République. En même temps, la Véranda Mutsanga réitère un certain nombre de préoccupations à prendre en compte pour faciliter la bonne vigilance populaire. C’est entre autres la levée de l’Etat de siège, le renforcement de la collaboration entre les civiles et les forces de l’ordre, la relève de certaines troupes des FARDC, des éléments de police et d’autres services sécuritaires comme l’immigration, les rensiegnements qui ont trop duré dans les zones opérationnelles et qui ont sûrement été infiltrées par l’ennemi.

Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG