Pensée de maître Samy SAGHASA, analyste indépendant, acteur pro justice-démocratie et membre de la Véranda Mutsanga.
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Nul n’ignore, sauf par complaisance ou complicité, qu’une tragédie inqualifiable est imposée par les présumés ADF et leurs alliés à la population civile. En particulièrement, on ne peut se réserver ne faire couler quelques molécules de larmes en regardant comment s’estompe l’activité de l’opérateur économique de l’Est, disons-le, celui de la Yira Land.
Le paradoxe en est que tout le monde semble se masser de tous ces supplices imposés à l’opérateur économique Nande, pourtant il est aujourd’hui une victime réelle ignorée et abandonnée à son triste sort.
Même ceux qui sont sensés voir plus loin s’efforcent à développer une cécité devant quelq’un qui perd et qui ne cesse de perdre, sans en être conscient, tout atout nécessaire à la survie de son activité. Qui donc peut se targuer d’oublier que matin, midi et soir, des boutiques sont pillées, des véhicules sont incendiés dans des villages et sur les routes de Béni, Mambasa et Irumu? Qui donc, à part les Yotama et leur prestigieux “Rapport Yotama” a pris l’initiative de quantifier les pertes économiques et humaines de ce génocide silencieux ?
Tous les signes montrent que la stratégie de l’élimination économique est en marche pour étouffer la puissance économique du peuple le plus entrepreneur du monde, les Nande. Pour rappel, le “Rapport Yotama” a démontré que les Nande sont à 98% les principales victimes des massacres de Beni et Ituri.
Face à cette triste réalité, il n’existe pas d’autre mesure plus juste que de faire bénéficier l’opérateur économique Nande et par ricochet toutes les populations victimes de ces affres, des mesures social telles que la déclaration de la région de Beni comme une zone sinistrée avec toutes les conséquences de droit qui en découlent. Entre autres, exempter la population du paiement des taxes car les conditions n’étant pas visiblement réunies.
La façon de gérer la question des massacres de Beni fait beaucoup réfléchir. Toutes les cogitations se résument aujourd’hui dans une et une seule question : “À qui profitent les massacres de Beni, Mambasa et Irumu?”
En effet, pas plutard que fin septembre 2022, une frange de commerçants de Butembo a exprimé son ras-le-bol en organisant une manifestation spontanée ayant abouti à une marche pacifique. Cette communication que les dirigeants ne devraient en aucun cas ignorer, sauf par complicité, montre que les tenants de l’économie locale sont à bout de souffle. Ne pas alléger le paiement côté des taxes et impôts dans cette zone sinistré est plus génocidaire et n’est rien d’autre que dérouler un tapis pour ceux qui tuent à la machette.
Dans la logique des Yotama qui sont les porte-paroles de ceux qui n’ont point de bouches, nous prenons le courage de rappeler que les conditions ne sont pas réunies pour asseoir le climat des affaires dans cette région touchée par les massacres.
Cette demande est tellement légitime raisonnable qu’un simple analyste croirait que les massacres ne se focalisent pas seulement aux carnages humains. L’imposition et la taxation exagérée dans une zone en guerre est un autre massacre, un génocide économique.
Comment comprendre que l’ennemi ait réussi à soulever un frère contre son propre frère tellement que tous les agents du secteur des impôts et taxes, qui du reste sont des congolais, ne soient pas en mesure de lire entre les lignes? Il y’a péril en demeure et le loup est dans la bergerie.
Personne ne s’occupera de notre sécurité plus que nous-mêmes. Personne ne va revendiquer nos droits plus que nous-mêmes. Ce qu’il reste à faire, c’est aller dans le sens de nos élus qui ne ménagent aucun effort pour dire haut que l’ennemi est parmi nous.
Maitre Samy SAGHASA NZALE, analyste indépendant et membre de la Véranda Mutsanga.