Véranda Mutsanga

Groupe de pression non violente

La communauté nande n’est pas un danger : elle est une victime à protéger (Cyrille Muhindo Mbugheki)

Byverandam

Sep 4, 2022
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D’aucuns ne supportent plus un seul instant que des malintentionnés jettent de l’opprobre sur la communauté nande. Après la dénonciation faite par la Véranda Mutsanga face aux propos du Ministre Nzangi accusant la population de Butembo de mai-mai, C’est le tour de Cyrille Muhindo Mbugheki, un leader nande de Butembo, de remettre à sa place un certain Floribert Ushindi qui a dit des ignominies au sujet de la communauté nande. Nous vous proposons de lire attentivement ce recadrage de Cyrille Mbugheki plein d’informations et révélations.

  1. Un message satirique rédigé et signé par un certain Floribert Ushindi pour salir la communauté nande fait actuellement le tour des réseaux sociaux. Cet écrit tente de présenter le peuple nande comme un danger pour la province et pour la République, d’une part, et de le considérer comme déstabilisateur de la province, d’autre part.
  2. Faut-il vraiment rappeler à l’attention des uns et des autres que le peuple nande fait l’objet d’un massacre silencieux en cours depuis 2014 ? En effet, près de 10000 vies (des nande) ont été décimées dans les conditions les plus effroyables dans les territoires habités par le peuple nande. Et ce drame continue librement. Déjà depuis cette année (2014) ayant inauguré une période sombre de l’histoire d’un peuple, ses leaders en appellent en vain à l’ouverture d’une enquête indépendante internationale, mais jusqu’ici, les dirigeants du pays n’y adhèrent pas. Pour des raisons non communiquées.
  3. L’instauration de l’État de siège au Nord-Kivu et en Ituri a été motivée, entre autres raisons, par la persistance de l’insécurité et troubles qui touchent particulièrement les territoires habités par la communauté nande. Il est donc absurde que le peuple nande puisse créer des troubles, juste pour vouloir réprendre le contrôle de la province, c’est-à-dire pour chercher à mettre fin à l’État de siège. Bien au contraire, tant que les troubles (entretenus ou non) continueront d’élire domicile au Nord-Kivu, l’État de siège sera toujours justifié. On peut en déduire que ceux qui entretiennent les troubles en province, sous quelque forme que ce soit, sont ceux qui ne veulent pas du retour du gouverneur nande, élu, à la tête de la province. Je veux dire les jaloux qui donnent l’argent aux manifestants et qui ne souhaitent donc pas qu’un nande reprenne le bâton de commandement de la province.
  4. Les manifestations anti-Monusco ont été officiellement lancées en province du Nord-Kivu par une grande autorité du pays qui n’est pas un nande. Les mouvements citoyens et groupes de pression qui ont adhéré à son appel ne sont pas non plus des structures de représentation de la communauté nande. Encore que leurs animateurs et membres sont bien connus, de sorte qu’il ne soit pas rationnel d’attribuer leurs exploits à un peuple suffisamment endeuillé. Les Leaders nande ont largement communiqué au sujet de l’organisation de ces manifestations.
  5. Pour rappel, c’est Joseph Kabila qui a été le premier à souhaiter le départ de la Monusco. Son appel a déjà été relayé à la fois par le Rwanda et le M23. Tout le monde sait que la communauté nande n’a jamais été aimée par ces acteurs qui auront marqué tragiquement son histoire. Et par conséquent, elle ne peut pas avoir un même intérêt avec ses bourreaux au sujet du départ de la Monusco.
  6. Il est donc possible que les démarches malveillantes des individus ayant travaillé, pendant un certain temps, avec les régimes Kabila et de Kigali partagent les opinions de ces régimes (décriés par le peuple du Nord-Kivu) sur la Monusco concourent à la réalisation de leur vœu y relatif. Dans ce cas précis, s’il y a certains individus appartenant à la communauté nande qui partagent cette position partisane des régimes qui les ont utilisé, la responsabilité ne saurait en aucune manière être attribuée au peuple nande. Il en est de même pour certains acteurs évoqués dans l’écrit de Floribert Ushindi qui auraient fourni des armes aux groupes armés au Nord-Kivu, en contrepartie des minerais.
  7. Sur le plan sécuritaire, le danger qu’il faut craindre, ce sont des groupes armés tels que le M23, le NDC-R, le Nyatura, le FPPH, l’UPLC, ces criminels masqués ADF,…
  8. Les groupes de pression et les mouvements citoyens attribués fallacieusement aux nande ne sont pas autant nuisibles que ces groupes armés qui revendiquent la défense des intérêts des communautés frustrées par la loi de la majorité démocratique au Nord-Kivu.
  9. Les groupes de pression et mouvements citoyens ont pour mission de pousser les dirigeants, par des actions non violentes, à agir pour améliorer la situation des citoyens. Contrairement aux groupes armés parrainés par certains leaders politiques des communautés voisines qui appauvrissent et aggravent la situation de la population du Nord-Kivu longtemps meurtrie.
  10. En déployant ces groupes armés exotiques dans les espaces vitaux des nande (Nyamilima, Kiwanja, Kanyabayonga, Butembo, Beni…), les organisateurs des ces milices se sont affichés clairement dans les entreprises criminelles qui massacrent les nande.

C’est à juste titre que les mai-mai Nyatura et M23 ont préféré s’installer dans les voisinages de Nyamilima, le NDC-R et l’UPLC dans les territoires de Lubero et de Beni en synergie avec les criminels étiquetés ADF. L’objectif de ce déploiement étant de tenter de diminuer, par les massacres, l’influence numérique des nande dans la province et de tenter d’incriminer cette communauté à laquelle on veut appliquer la méthode qui a fragilisé les hutus dans le pays voisin. L’activisme de NDC-R et de l’UPLC dont le gros des troupes soutenus par les officiers militaires (anti-nande) sont essentiellement rwandophones ne vise que l’aboutissement de cette stratégie inspirée de l’expérience rwandaise de 1994. Il en est de même pour les mai-mai Nyatura qui ont tendu plusieurs fois des embuscades aux écogardes dans les espaces nande de Rutshuru pour essayer d’obtenir l’incrimination de ce peuple.

Heureusement que les leaders politiques nande sont restés vigilants et appellent leurs frères et sœurs à la retenue, chaque fois que l’ennemi veut accélérer son plan.

  1. Ce n’est donc pas par hasard que les officiels proches des politiciens hostiles aux nande sont venus lancer des manifestations anti-Monusco au Nord-Kivu où les nande sont majoritaires, pour tenter de mettre ce peuple en touche. Afin de continuer autrement le complot qui court depuis plus de 8 ans déjà. Non seulement, la plupart des victimes qui tombent dans ces manifestations sont des nande, qui s’ajoutent à ceux qui tombent sous les coups des groupes armés entretenus expressément dans la province, avec la complicité de l’armée pondue par le mixage des groupes armés, mais aussi l’image de la communauté nande continue d’être ternie à la face du monde, présentée comme un peuple qui n’aime pas les autres.
  2. Le dossier Minembwe expressément passé à un Député nande s’inscrivait bien dans ce même complot visant à dévoiler les nande comme un peuple doué de haine contre une ethnie protégée. Les mêmes leaders politiques ayant passé ce dossier sensible à un député nande sont donc restés saints mieux côtés sur ces indicateurs de cohabitation. C’est encore eux qui sont venus orchestrer les manifestations anti-Monusco en province nande et n’ont pas voulu prendre le risque de faire la même chose chez eux. Parce qu’un peuple doit absolument être incriminé selon un plan savamment monté et en cours d’exécution.
  3. Point n’est besoin de rappeler que les nande ont déjà été massacrés dans le Masisi sur ordre d’un Mwami bien connu à Rutshuru ? Et comme toujours, aucune poursuite n’a jamais été envisagée contre l’auteur de ce drame lié à l’intolérance ethnique.
  4. D’aucuns pouvaient se demander pourquoi les enquêtes annoncées par les autorités compétentes du pays et de la province (suite aux manifestations anti-Monusco) n’ont toujours pas été lancées. Afin que les instigateurs de ces actions qui ont coûté la vie à des jeunes nande soient écoutés par une bonne justice. Tout comme des enquêtes dans la mafia représentée par la nébuleuse ADF mise en place pour persécuter le peuple nande. C’est pour une simple et bonne raison que les rumeurs incriminant les nande aident mieux à argumenter en faveur du complot. Alors que les enquêtes et la justice établiraient la vérité et identifieraient les responsables restés actifs dans l’ombre.

En conclusion, s’agissant de l’Ituri, il est impérieux d’appeler la population à soutenir le gouvernement congolais qui a déjà dit, dans un des compte-rendus de ses réunions, que ceux qui massacrent en Ituri sont un peuple dénommé Banyabwisha et qui se cacherait derrière le label ADF. Le même peuple habite certains territoires toujours conflictuels du Nord-Kivu. Les nande vivent en Ituri depuis plusieurs décennies, les massacres n’y ont jamais vécu…

A bon entendeur, salut !

Cyrille Muhindo Mbugheki

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