Tembos Yotama, député national élu de la ville de Butembo, a chapeauté, en personne, et a financé les travaux communautaires autour des tombes des patriotes tués au cours des manifestations du 25 au 30 juillet 2022 exigeant le départ de la Monusco du territoire congolais. Ces tombes, dix au total, sont situées à l’entrée Est du cimetière de Kitatumba dans la ville de Butembo. Lesdits travaux communautaires ont connu une mobilisation de haute altitude et ont pris deux journées entières, soit du 6 au 7 juillet 2022. Mais alors pourquoi l’Honorable Tembos Yotama a-t-il pris l’option de sauter le premier pour mettre en œuvre cette action pleine de sens et d’empathie ?
Au petit matin de samedi 6 juillet, l’honorable Tembos Yotama, avec dans sa suite une colonne de jeunes de la Véranda Mutsanga, atterrit au cimetière de Kitatuma où avaient été enterrés les manifestants tués lors des actions anti-Monusco à Butembo. Toute la délégation s’incline devant les tombes et passe un bon moment de réflexion et médite en mémoire de ces « héros » qui ont accepté de mourir pour la cause. Houes, bêches, truelles en mains, les techniciens commencent par arranger le pourtour des tombes, place des pierres tout autour et à en fin de journée de dimanche 7 juillet, tout est à la fois beau et mélancolique. Des jeunes participants à ces travaux chantent des chants de révolution.
« Vous savez, ces compatriotes, combattants du changement et de la liberté comme moi, sont morts alors qu’ils réclamaient le départ de la Monusco. Ils sont morts oui, mais les conditions dans lesquelles ils ont été inhumés n’étaient pas dignes comme c’était sous la tension. Il est de notre devoir, particulièrement nous députés de leur rendre hommage. Il y a toujours en moi ce sang révolutionnaire car personne ne viendra nous sauver à notre place », justifie Tembos Yotama.
L’homme qui documente les massacres de Beni, Irumu et Ituri explique que cet acte a comme sens premier de protéger ce site où reposent à jamais des compatriotes tués tout simplement parce qu’ils ont réclamé la restauration de la sécurité et le départ de la Monusco.
« Nous sommes convaincus que des tueries massives comme celle-ci sont à documenter. C’est un site historique et on ne doit pas considérer ces tombes au même titre que d’autres. C’est des tombes des héros… qui ont accepté de sacrifier leur vie en demandant pacifiquement le départ de la Monusco dont l’implication n’est plus à démontrer dans l’insécurité qui sévit dans la région de Beni, Lubero et Ituri », précise l’homme fort de Mutsanga surnommé Babu pour dire « père de la révolution ».
En outre, les participants à cette activité voulaient laisser des traces indélébiles pour des futures générations qui doivent savoir qu’il y a eu un groupe de gens courageux qui c’était levé comme un seul homme et accepter de donner leur vie dans le combat pour le retour de la sécurité dans ce coin de la RDC.
« Il s’agissait de donner un signal fort, d’exprimer notre soucis de voir une autre mobilisation de genre prendre corps cette fois-ci pour permettre à ce qu’un cimetière commun soit trouvé pour toutes les personnes qui perdent leur vie dans les différents massacres des civils en territoires de Beni, Irumu et Mambasa », indique l’auteur du macro « Rapport Yotama ».
Tout en remerciant tous ceux qui se sont donnés pour l’acquisition de ce site, tous les résistants et tous ceux qui voulaient venir y creuser des tombes avant d’être chassés et arrêtés par la police, l’honorable Tembos Yotama a cependant rappelé que l’idéal était de les voir être enterrés à l’espace Florida à MGL comme l’opinion le souhaitait voire aussi le maire qui a donné son accord, un vœu resté lettre morte car il ya certaines personnes qui ne voulaient pas cela.
‘’ Nous devons immortaliser tous ceux qui se donnent pour la résistance pour donner un peu le chemin à ceux qui viendront après nous. Les enfants qui sont entrain de naitre et grandir quand ils verront ce site, c’est un symbole et signal fort’’, a-t-il martelé.
Par ailleurs, s’agissant de la position du gouvernement congolais qui plaide pour la révision du plan de retrait de la Monusco de la RDC, il a tenu a précisé que le peuple a besoin du départ de la Monusco.
« Et donc au gouvernement congolais de voir comment prendre des dispositions nécessaires pour répondre aux désidératas de la population. Nous nous ne sommes pas des administratifs, donc dans la compréhension du commun de mortel, les députés ne sont pas l’Etat par ce qu’ils n’exécutent rien. Nous nous sommes la voix du peuple. Nous devons agir selon la volonté de ce peuple. Le peuple a besoin du départ de la Monusco », chute l’honorable Tembos Yotama.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG