Honorable Tembos Yotama est en séjour dans la ville de Butembo pour ses vacances parlementaires. Après avoir rencontré le Maire de ville pour se mettre à jour sur la situation sécuritaire de l’entité, l’honorable Tembos Yotama s’intéresse aussi aux conditions dans lesquelles vivent les déplacées de guerre présents dans la ville de Butembo et qui ont fui les massacres de Beni, Irumu et Mambasa. Samedi dernier, l’homme qui mène des investigations sur les massacres de Beni et qui écrit sur cela a communié avec ses compatriotes en situation de détresse. En plus de les écouter attentivement, l’homme de Mutsanga a posé un geste de charité tant salué par les bénéficiaires.
Samedi, Honorable Tembos Yotama a échangé avec plusieurs centaines de déplacés de gure qui se réunissent à chaque fin de semaine dans la cour de la Radiotélévision Evangélique. Il sortait de l’émission de débat politique et aussitôt, il a été surpris par des chants de remerciement de la part de cette population en situation difficile.
« J’ai été surpris de voir des centaines de gens me suivre et me demander de leur parler. Je leur ai demandé de quoi ils voulaient que je leur parler et curieusement, ils ont dit à l’unanimité qu’ils veulent voir le « Rapport Yotama ». Aussitôt, j’ai improvisé une adresse populaire et le sujet était les massacres de Beni », indique l’un de meilleurs élus de Butembo.
Les déplacés de guerre qui étaient à l’écoute de l’honorable Tembos Yotama ont cherché à toucher de leurs propres mains ce livre de plus de 1500 pages et qui décrit les circonstances dans lesquelles plus de 15 000 personnes qui ont déjà péri dans les massacres de la partie orientale de la RDC.
« Ç’a été très émouvant lorsque certains rescapés des massacres de ont retrouvé des informations sur leurs membres des familles tués. C’est à ce moment qu’ils ont dit eux-mêmes que ce rapport est vrai et qu’il relate réellement la vérité », fait savoir Tembos Yotama.
Des participants à cette rencontre qui a pris assez de temps à cause du nombre élevé des questions-réponses ont salué ce travail de Titan qui permet de garder les informations et les preuves sur les affres de la guerre de Beni et ailleurs.
« C’est pour la première fois que j’ai vu l’honorable Tembos Yotama. C’est un homme qui dit des choses qu’il comprend bien. Le document est important pour nous et pour les instances judiciaires. J’espère que ce document permettra que les nôtres soient vengés. Au moins, il y a ce document sur lequel nous pouvons nous baser pour présenter des éléments de preuve en cas de réclamation. Les autres députés devraient faire des choses concrètes comme ce rapport », commente Patrick, ce déplacé de guerre qui a vu les noms de ses parents dans le « Rapport Yotama ».
Cet échange, bien qu’improvisé car demandé par les déplacés de guerre, visait trois choses, à savoir, montrer qu’avec ce rapport, ce sont les premiers pas pour sortir du silence et amener qu’on commence à parler publiquement des massacres de Beni, partout même dans les institutions et chancelleries.
« Nous avons aussi montré que le fait d’écrire ce rapport, c’est avec l’avantage pour nous-mêmes d’écrire des choses que nous avons vécues, telles que nous les avons vécues et ne pas laisser la chance aux auteurs de notre malheur, les auteurs de ces massacres d’écrire les choses selon eux dans le seul objectif d’effacer les traces et désorienter les faits », ajoute honorable Tembos Yotama.
Le dernier objectif du « Rapport Yotama », c’est de constituer et rassembler des preuves pour qu’un jour, les victimes réclament la justice.
« … même après des années, ce rapport constituera des preuves. J’ai aussi compris que ce document aidera à faire des plaidoyers pour que ces massacres soient reconnus comme un génocide contre les Nande. L’honorable nous a démontré qu’à 88%, les personnes déjà tuées dans les massacres sont Nande », opine une femme déplacée qui a pris part à cet échange.
A la fin de l’échange, honorable Tembos Yotama a donné une bonne somme d’argent à l’équipe qui encadre ces déplacés.
« Je n’aime pas trop les éloges pour des actes de charité. Mai, comme vous me posez la question, j’ai donné quelque chose et je crois qu’on a acheté des vivres à distribuer à cette population déplacée de guerre. L’important pour nous, c’est que nous puissions continuer la lutte et que la guerre prenne fin pour que ces compatriotes retournent chez eux. C’est ça mon cheval de bataille, j’utilise le pouvoir parlementaire que mes électeurs m’ont donné et cela, jusqu’à la dernière goûte de mon sang », chute Tembos Yotama.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG