L’annonce de la levée de l’Etat de siège avant la fin de la session parlementaire encours à l’Assemblée Nationale défraie la chronique dans le paysage politique congolais et particulièrement dans l’espace de Beni-Lubero. L’honorable Tembos Yotama, un des meneurs de cette lutte se réjouit que les efforts puissent fait bouger les lignes. Pendant que certains passent le temps à réclamer la paternité de cette action, l’honorable Tembos Yotama pense que l’important réside pour l’instant dans le fait la population doit être au centre de toute politique, surtout ses intérêts doivent être protégés et sa voix doit être entendue. Pour le cas d’espèce, il s’agit des efforts collectifs fournis par les uns et les autres affirme l’élu de Butembo dans une interview exclusive avec la presse en début de weekend du 5 mai 2022.
Presse : Tembos Yotama, bonjour ?
Tembos Yotama : Bonjour messieurs les journalistes, bonjour à tous nos auditeurs, téléspectateurs et lecteurs.
Presse : Vous êtes de plein pied dans la lutte pour la levée de l’Etat de siège, quel sentiment avez-vous par rapport à cette tournure des faits et la tendance que prend le président de la République à prendre d’importantes décisions?
Tembos Yotama : Nous sommes fier et conscient des efforts des uns et des autres dans ce combat pour le retour de la paix chez nous. Cette tournure des faits et les décisions que le président va certainement prendre très bientôt, c’est un pas non négligeable. Il est vrai que l’on ne peut pas directement croire que c’est fini, mais nous espérons que c’est un grand pas vers l’idéal qui est de mettre fin à l’état de siège.
Presse : Quels sont les efforts que vous reconnaissez de la part de ceux qui ont concouru à cette évolution des faits ?
Tembos Yotama : Plusieurs personnes ont concouru…On sait pertinemment que les réussites ont toujours eu plusieurs parents alors que l’échec a toujours été orphelin. Tout le monde s’appropriera ces résultats de la lutte que nous avons entreprise au moment où les autres traînaient les pas. Pour nous, l’essentiel c’est le résultat. Aussi, il faut savoir que c’est un combat collectif. On dit toujours que le feu brûle très haut quand chacun y apporte un morceau de bois. N’en déplaise aux détracteurs ou aux politiciens mal intentionnés, nous avons été sur la ligne de front, les élus du Nord-Kivu et de l’Ituri, et tous les autres chacun à son niveau. Il y a même d’autres héros dans l’ombre de cette action.
Presse : Quelle est la particularité de votre apport personnel dans cette lutte soutenue par la population ?
Tembos Yotama : Notre particularité c’est le rapport intitulé « Etat de siège et ses paradoxes au Nord-Kivu et en Ituri » qui a fait bouger les lignes. Dans ce rapport, nous avons documenté les atrocités pendant 11 mois de l’état de siège démontrant d’une manière vraiment objective, que plus de 5 000 personnes ont été tuées pendant l’Etat de siège. Nous avons pris le soin de le partager auprès de différentes institutions de la République et nous avons vue comment le document a attiré l’attention des parties prenantes dans ce combat, l’attention de l’opinion et des institutions.
Je me rappelle que juste au lendemain de son expédition, le Ministre de la Défense nous avait appelés pour qu’on en discute. Nous avons échangé en profondeur durant plus de deux heures autour de la question de l’état de siège, nous basant sur notre rapport. Nous avions remis ce même rapport au Président lui-même, au Premier ministre, au Ministère de la Justice au Président de l’Assemblée Nationale et à celui du Sénat. Comme par heureux hasard, nos électeurs de Butembo, les habitants de Beni, Lubero, Goma, nous avaient aussi emboîtés le pas, pour soutenir les élus du Nord-Kivu et ituri qui étaient déjà sur une ligne de front.
Presse : Savez-vous qu’il y a des récupérations politiques de cette très belle action parlementaire ?
Tembos Yotama : Des récupérations sont légion…Comme je l’ai dit, la réussite a toujours eu plusieurs parents et l’échec est orphelin. N’en déplaise à ceux qui diront que Tembos Yotama a aussi récupéré. La population a grandi et sait bien faire la part des choses. Nous sommes devant une population devenue mure et qui ne peut pas se laisser emporter par les récupérateurs politiques. Tout le monde sait qui a fait quoi et à quel niveau, mais nous réitérons que l’opinion sait évaluer l’apport de chacun étant donné que le combat est avant tout collectif et le feu brûle haut quand chacun y apporte un morceau de bois. Mais je répète encore, Tembos Yotama a été et reste sur la première ligne de front de cette lutte anti Etat de siège.
Presse : Qu’est-ce qui vous convainc que vous avez joué un grand rôle dans cette lutte ? Pouvez-vous soutenir vos propos par des faits ?
Tembos Yotama : Ce processus commence d’abord avec la publication de notre premier rapport sur les massacres de Beni et Ituri. C’est jusqu’ici la seule documentation objective qui montre noir sur blanc les conséquences humaines des massacres de Beni et qui a mobilisé juqu’aux diplomates. Des gens, surtout les détracteurs, qui disent que ce rapport n’a rien apporté en termes de valeur ajoutée se trompent violemment. Puis, nous avons sorti l’extrait du « Rapport Yotama » dans sa version actualisée, intitulée « Etat de siège et ses paradoxes au Nord-Kivu et en Ituri ». Ce rapport est arrivé au bon moment et avec son contenu bien fouillé, preuves à l’appui sur les dérives de l’Etat de siège et ses échecs cuisants. Et alors, tout le monde a été embarqué…Et les réunions hautement stratégique du caucus des députés du Nord-Kivu et de l’Ituri ont eu lieu jusqu’à radicaliser notre position. Chacun sait ce qu’il a apporté comme effort pour que l’on en arrive là.
Presse : Quelles sont les prochaines étapes?
Tembos Yotama: Nous gardons haut le moral, le combat continue jusqu’à la levée définitive de l’Etat de siège. Les élus du Nord-Kivu et de l’Ituri restent déterminés et l’idéal c’est le retour de la paix. La population qui nous accompagne reste déterminée aussi et c’est cela qui est plus important pour nous. Polémiquer au sujet de la paternité de cette action, c’est perdre le temps.
Presse : Avez-vous un message à adresser à la population ?
Tembos Yotama : Nous demandons à la population de ne pas continuer à croire à ces politiciens haineux qui veulent montrer que les députés ne font rien, c’est plutôt eux aussi qui veulent se faire élire sur le dos des députés. C’est la population qui détient le stylo rouge, elle juge et sait voir les efforts des uns et des autres. La population doit soutenir les députés et leurs actions. A cette veille des élections, beaucoup de gens veulent salir les députés pour chercher à montrer aux yeux du monde que les élus n’ont rien. Tembos Yotama et Mbenze Yotama vont continuer leur lutte pour le changement…
Presse : Tembos Yotama, merci !
Tembos Yotama : C’est moi qui vous remercie.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG