Véranda Mutsanga

Groupe de pression non violente

Tembos Yotama explique le document « Etat de siège et ses paradoxes au Nord-Kivu et en Ituri » qu’il vient de déposer aux différentes institutions (Interview)

Byverandam

Apr 15, 2022
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Ce vendredi 15 avril 2022, l’Honorable Tembos Yotama a franchi un autre pas dans ses efforts de contribuer aux efforts de pacification de l’Est de la RDC, particulièrement à Beni et Irumu. Il vient encore de saisir les instances de prise des décisions, à savoir la Présidence, la Primature, les Ministères de l’Intérieur et de Justice ainsi que les deux chambres du Parlement en leur remettant un document intitulé « Etat de siège et ses paradoxes au Nord-Kivu et en Ituri ». Ce document est un extrait du « Rapport Yotama actualisé qui sera publié très incessamment. Il a été abordé par la presse après le dépôt du document au Palais de la Nation.

Presse : Honorable Tembos Yotama, que faites-vous ici au palais de la Nation où se trouve le bureau du chef de l’Etat ?

Tembos Yotama : Nous sommes là, une fois encore, pour défendre notre peuple, pour plaider sa faveur conformément à notre mandant. Nous sommes là spécifiquement pour déposer l’extrait de notre prochain rapport sur les massacres de Beni qui va paraitre incessamment.

Presse : Cet extrait très spécifique, porte sur « l’état de siège et ses paradoxes au Nord Kivu et en Ituri ». Il est incompréhensible voire inadmissible que ces massacres aux allures d’un génocide oublié grimpent pendant ce régime spécial, qualifié de la dernier dose par le gouvernement, dans l’objectif de mettre fin à cette calamité qui longtemps perduré. Il y a 5 mois que nous avons présenté un premier rapport sur ces atrocités où nous réclamions une attention très spécifique et particulière au génocide que nous subissions. Aujourd’hui larmes aux yeux, nous revenons. Alors que nous attendions à ce que les choses changent et que la paix revienne chez nous, notre constat est que, preuves à l’appui, les massacres ont largement augmentés jusqu’à atteindre une proportion de plus 45%.

Presse : Quels sont les chiffres au jour d’aujourd’hui ?

Concrètement pour les 11 mois avant l’état de siège, nous avions recensé plus de 2500 victimes alors pendant les 11 mois de l’état de siège, nous sommes arrivé dans environs 5000 personnes égorgées (4519 liste non exhaustive), conduisant à une moyenne mensuelle de 411 victimes pendant ce régime spécial de l’état de siège. Nous avons par ailleurs constaté, hormis ces dégâts humains, que plusieurs biens des victimes ont été également incendiés volés pendant l’état de siège. C’est notamment les maisons dont les taux de destructions comparativement à la période d’avant a atteint plus de 48,7%. En termes réels, 11 mois avant, 369 maisons ont été mises en feu contrairement aux 549 maisons incendiées pendant cette période d’état de siège.

Quant aux engins, 11 mois avant l’état de siège nous avons enregistré 44. Très étonnant, 11 mois pendant l’état de siège, le bilan des engins vandalisés a atteint 222, donc une croissance de 404%

Allez y comprendre que non seulement les gens sont touchés dans leur intégrité physique mais aussi sur leur biens, cela sans faire allusion aux victimes prises en otage parmi les quelles, certaines soumises à l’exploitation sexuelles forcées et aux multiples déplacés internes qui vivent misérablement dans les entités supposés sécurisées.

Presse : Qu’est-ce que ces chiffres vous disent en tant que député ?:

Tembos Yotama : Dans ce rapport consacré à « l’état et ses paradoxes au Nord Kivu et Ituri », nous avons également porté notre attention sur les agglomérations, village ou entités attaqués, 11 mois avant l’Etat de siège, les massacres ont eu lieu dans 348 entités contre 453 pendant l’état de siège, d’où notre constat selon laquelle, non seulement les atrocités ont grimpé sur le plan humain mais aussi sur le plan géographique, c’est le cas de KISUNGA , KALUNGUNTA, ISALE, et l’axe Mangina-Mambasa au Nord Kivu, mais également, Ndimo, Idohu, Otomabere et plusieurs agglomération sur l’axe Luna-Komanda en Ituri.

Il est également curieux que certains village continuent à subir des atrocités, cela en dépit de nos alertes dans notre précèdent rapport. C’est le cas de NDALYA, ERINGETI, MAIMOYA, KOMANDA,… Bref, pendant l’état de siège, nous avons enregistré 998 attaques alors que 11 avant nous en avions enregistré 829.

Presse : Quelles sont selon vous, les raisons de cette situation d’échec que vous qualifier de paradoxe

Tembos Yotama : Les raisons sont multiples, mais nous avons spécialement pensé à la mauvaise planification, la dispersion des efforts, la superposition des commandements, l’absence des mesures d’accompagnement, la négligence d’évaluation en mi-parcours, ect.

Presse : Mais il y a aussi la nouvelle mutualisation des forces entre les FARDC et les UPDF sur terrain ?

Tembos Yotama : Je pense qu’avant l’appel à une force étrangère, la priorité serait l’évaluation des opérations en cours et forces déjà déployés sur terrain,

Beaucoup de fois j’ai saisi le gouvernement sur l’affairisme dans la guerre à l’Est, c’est d’ailleurs aussi ce que la commission défense et sécurité du parlement a constaté dans son rapport sur l’état de siège. J’ai du mal à croire qu’une nouvelle force, même qui vient du ciel, mette fin à ces atrocités, menant le combat à côté de ces affairistes. Et aujourd’hui sur terrain malheur ment on continue à nous massacrés comme des mouches.

Presse : Que suggérez-vous ?

Tembos Yotama : On ne doit pas continuer à soutenir une mesure qui a largement prouvé ses limites. Sinon, nous serons en train de mettre ne péril la population, nous ne devrions pas quémander la sécurité, c’est notre droit. Il faut purger et renforcer le contrôle de notre armée et police, renforcer la logistique de défense sur terrain, mettre en application du DDRRC et organiser des audiences publiques pour juger tous les incriminés par les tribunaux « spéciaux»

Presse : Pensez-vous que vous serez écouté surtout que ce ne pas votre premier rapport ?

Tembos Yotama : Nous sommes dans une lutte permanant, certainement que notre ennemie n’est pas moindre mais nous n’abandonnerons jamais. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et imposer la paix. C’est son devoir, c’est notre droit.

Cellule de Communication de l’Honorable Tembos Yotama

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