Honorable Tembos Yotama tient le taureau par les cornes pour attirer l’attention sur le danger que représentent les détenus recrutés par l’ADF après l’évasion spectaculaire de plus de 800 locataires de la prison de Kakwangura à Butembo. Dans sa dernière sortie médiatique, il estime que le plus urgent, ce ne sont plus ces visites en cascades que la ville enregistre, mais des actions concrètes pour épargner la région de ce que seront en mesure de faire tous ces évadés qui seraient en train d’être transformées en des machines à tuer.
L’élu de Butembo estime que la population qui a facilité l’arrestation des quelques détenus ainsi que des suspects est à remercier d’emblée.
“Déjà, cette mobilisation totale montre que la population nous écoute, nous les leaders d’opinions, à savoir les députés, les pasteurs, les animateurs de la société civile et les autorités. C’est grâce à cette appropriation communautaire de la sécurité, notre cheval de bataille datant de longtemps, que ces quelques fugitifs et suspect ont été arrêtés. Nous devons vraiment remercier cette vigilance et cet esprit de dénonciation”, salue l’honorable Tembos Yotama.
En même temps, Tembos Yotama interpelle les uns et les autres face au danger imminent de la présence de cette population entre les mains des terroristes ADF.
“Nous ne savons pas ce que l’ADF est en train de faire avec les évadés. En les sortant de la prison de Kakwangura, l’ennemie et ses collaborateurs avaient sûrement des objectifs. C’est fort possible que ces fugitifs soient en train d’être transformés en des machines à tuer. Et donc si rien n’est fait en terme de prévention, on va encore pleurnicher alors que les autorités pouvaient anticiper”, analyse l’honorable Tembos Yotama.
Pour lui, l’urgence de l’heure, ce ne sont plus ces multiples visites et messages de compassions de la part des acteurs politiques et des autorités, mais des actions concrètes susceptibles de changer la donne.
” C’est bon de venir compatir avec la population. Mais cela ne change rien dans la donne. Ce qui doit être fait le plus urgemment possible, c’est amener l’Etat congolais, c’est à dire toutes les institutions à faire de ce danger une priorité et une urgence. Mais le temps que des communications et messages de compassions vont prendre, l’ennemi sera en train de mettre son plan en œuvre. Les autorités doivent agir dans la promptitude et cela est un impératif si on veut épargner les villes et villages des carnages de plus”, interpelle-t-il.
Pousser les décideurs à agir
Dans sa casquette de député national, Tembos Yotama, annonce qu’il est en train de finaliser le travail d’investigation sur la succession de ces évènements qui paraissent anormaux. Il va ensuite en faire part aux parties prenantes dans la sécurité.
“En ce moment ici, tout devait s’arrêter et laisser place à cette urgence sécuritaire car les vies humaines sont en danger. Nous sommes presque à la fin de nos investigations. Nous allons très bientôt saisir les institutions de la République. Comme nous l’avions fait avec le Rapport sur l’Etat de siège et ses paradoxes, nous allons saisir les décideurs de la Présidence à la Primature et aux ministères de Tutelle en passant par l’assemblée nationale. Il faut que des actions concrètes soient posées face à cette urgence. Il y a péril en demeure…”, alerte-t-il.
Tembos Yotama se dit prêt à se sacrifier pour le peuple qui l’a élu député national plutôt que de faire de la complaisance devant certaines autorités qui ne veulent pas que la lumière soit connue sur le déroulement des faits dans la contrée.
“Je préfère prendre le risque d’alerter le premier. Tout le monde connaît la capacité de nuisance de l’ADF. Et donc ne pas pousser les autorités à prioriser cette question, c’est faillir à notre mission. Le terroriste le plus virulent et le plus meurtrier de la planète a emporté plusieurs centaines des détenus. Il y aura des gens, complices bien sûr, qui voudront nous contraindre à ne pas parler. Nous sommes convaincus que toutes les institutions de la République devraient enfin suivre de près cette question. on risque d’être surpris négativement alors que nous avions promis la sécurité lors nos campagnes électorales. La meilleure façon de le faire, c’est de pousser les décideurs à l’action”, insiste l’homme de Mutsanga.
Doubler de vigilance
Tembos Yotama continue d’insister sur ses appels à la vigilance. Pour lui, ce n’est pas le temps de se distraire, mais de regarder tout de près, de continuer à collaborer avec les autorités pour anticiper les choses.
“Je continue d’insister sur la vigilance populaire. Que la population donne l’information aux services de sécurité pour leur permettre d’agir en amont. Je sais que la population va dénoncer tous les faits et personnes suspects. C’est notre traditionnel appel à la population”, chute-t-il.
Rédaction VERANDAMUTSANGA.ORG